Le Maroc face à sa fracture numérique

                                  

Le Maroc face à sa fracture numérique

Mohamed OUZARF

{ouzarf@hotmail.com}

Université Sidi Mohamed Ben Abdellah FES

 

Continue-t-elle à s’élargir jusqu'à devenir fossé numérique ou, au contraire, est-elle en train de rétrécir?

Les investissements et les politiques nationales au Maroc visant à réduire la fracture numérique continuent d’être essentiellement orientés vers le développement de la  connectivité, (taches accomplies en ce qui concerne les services téléphoniques mobiles et le nombre d’internautes).

Quant à l’élaboration de politiques nationales en matière de technologie le rapport de développement humain  durant cinquante ans (RDH 50) note que les différences en termes d’accès aux technologies accentueront les différences sociales déjà existantes. 

En effet, L’indice de développement humain – IDH – toujours selon (RDH50),  focalise le développement sur trois aspirations essentielles : 

• vivre longtemps et en bonne santé, objectif appréhendé à travers l’espérance de vie à la naissance ;

• accéder aux savoirs élémentaires, objectif mesuré par les taux d’analphabétisme et de scolarisation ;

• disposer de ressources matérielles suffisantes pour mener une vie décente, objectif appréhendé à travers le niveau du PIB par habitant.

 Autrement dit, qu’il est d’autant plus difficile d’améliorer les conditions de vie que l’accès aux TIC est limité. Cependant, ce rapport de cause à effet n’est pas expliqué et les conséquences positives et négatives découlant directement de l’accès à la technologie apparaîtraient comme par magie.

Le fait que cette relation de cause à effet ne soit pas expliquée masque la complexité de la fracture numérique et la relation qui peut exister entre l’incorporation des technologies dans les dynamiques sociales et la transformation sociale qu’elle implique. (RDH 50).

 

Le contexte National et état économique actuel du Maroc.

De récents rapports ont montré du doigt le Maroc comme mauvais élève, le dernier rapport 2009 du PNUD sur la société du savoir dans le monde Arabe  en partenariat  avec la fondation Al Maktoum  présente un tableau sombre.

Le forum économique mondial, basé à Genève en Suisse, a rendu public son classement de la compétitivité économique, Il en ressort qu’au Maghreb, c'est la Tunisie, 40ème, qui arrive en tête sur 137 pays. Le Maroc s'est stabilisé à la 73ème place, celle qui était déjà la sienne lors de l'exercice 2008-2009.

Le Forum économique Mondial (WEF) dans  son classement mondial relatif à l'usage des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), après avoir été classé 74 sur 127 pays en 2008, le Maroc perd 12 places (86ème sur 134) en 2009.

le classement des universités marocaines dans le monde pour les années 2009 et 2010, publié sur le site internet : www.webometrics.info (rapport effectué par le centre de  recherche CSIC),  montre qu’il n’y a pas d’évolution quant au  rang qu’occupent nos établissements de l’enseignement supérieurs, espaces de production et de diffusion du savoir,  la meilleure de nos universités occupe le rang 3416, certaines vont jusqu’au rang 7850, d’autres sont hors classement sur un Top de 8000 Universités.

Le Maroc est classé 130/168 (Rapport PNUD), en matière de développement, en tenant compte sur l’indice de développement humain (IDH), L’IDH de notre pays était de  0,654 en 2007.  Le Maroc perd des places au classement mondial de l’IDH.

Toutes les initiatives entreprises dans le développement des technologies de l’information et de la communication, TIC, au Maroc avaient pour objectifs l’encouragement à l’usage des TIC et de les mettre au service du développement.

L’adoption d’utiliser les technologies de l’information et de la communication en tant qu’instrument de développement par le Maroc et la mise en place d’une politique en la matière permettra à notre pays d’accéder au même niveau de développement que celui des pays industrialisés.

 On nous explique comment y parvenir : Mise en évidence de l’importance croissante de l’informatique dans l’économie moderne et par l’émergence de la société de l’information dans un megaprojet national « Maroc numérique 2013 » à l’instar de France numérique2012, e-algérie 2013 et Tunisie Numérique, C’est dans l’ère du temps.

« Maroc numérique 2013 quoi de neuf ? Est ce une réponse à la fracture numérique ? ». Quels sont les objectifs à atteindre avec le projet Maroc numérique 2013.

Dans ce rapport, sur la stratégie nationale pour la société de l’information et l’économie numérique. Appelée Maroc Numeric 2013, il s’agit d’un projet très ambitieux s’articulant autour de 4 priorités stratégiques à savoir :

1-Transformation sociale et rendre accessible aux citoyens l’Internet Haut Débit et favoriser l’accès aux échanges et à la connaissance.

2- Mise en oeuvre des services publics orientés usagers à travers un ambitieux programme d’e-gouvernement en vue de rapprocher  l’administration des besoins de l’usager en termes d’efficacité, de qualité et de transparence.

3- Informatisation des PME en incitant à l’informatisation des Petites et Moyennes Entreprises pour accroître leur productivité.

4- Développement de l’industrie TI en soutenant la création et la croissance des acteurs locaux ainsi qu’en favorisant l’émergence de pôles d’excellence à fort potentiel à l’export.

Doté d’un budget de 5,2 milliards DH. Ce plan comporte 18 initiatives déclinées en 52 mesures, il ambitionne de faire des technologies de l'information (TI) un véritable vecteur de développement humain et se fixe pour objectifs majeurs de générer un PIB additionnel de 27 milliards DH et 26.000 nouveaux emplois à l’horizon de 2013.

Les défis et limites du projet se manifestent dans l’espace, dans le  temps et au niveau  des moyens :

-  HUB / Cluster de partenariat Public Privé.

-  Approche participative limitée à l’axe de Rabat - Casa.

- Non adhésion de l’université, Pas d’appel d’offre université pour la recherche et développement R&D en vue de développement et appropriation locale, ie : développement de plates formes d’autoproduction, ERP, SI……

- Environnement réglementaire qui ne suit pas : réglementation, dégroupage : partiel/Total, cybersécurité…. 

- Enfin, dernier point mais non le moindre, les modalités d’application des décrets d’applications de la loi 53-05, car la confiance pour l’économie numérique et autorité de certification ont besoin, faute de volonté, d’être menées par le haut afin de prévaloir au lieu d’être prisonnières des bureaux et des tiroirs.

 

 

 

 

Réf,

RDH50 = (50 ans de développement humain au Maroc et perspectives pour 2025).

Arab Knowledge Report 2009, Towards Productive Intercommunication for Knowledge

Rapport mondial sur le développement humain 2009

Ma r o c N u m e r i c Stratégie nationale pour la société de l’information et l’économie numérique 2009 – 2013.

 http://www.weforum.org/en/media/publications/index.htm.

http://www.webometrics.info (rapport effectué par le centre de  recherche CSIC).

 

 

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